Rosa Marinower

Le Transport IV est le premier rassemblé essentiellement par une grande rafle. En deux jours, la Sipo-SD, aidée par la police anversoise, arrête 845 Juifs dans la nuit du 15 au 16 août. 704 sont inscrits sur la Transportliste IV.

Le périmètre de la première grande rafle da la « solution finale », Anvers, 15-16 août 1942 © KD/Design Cathy César

 

Dans la seule Leeuwerikstraat, 130 personnes juives ont été arrêtés. À la Kroonstraat, les raflés sont au nombre de 71, dont 19 enfants de moins de 15 ans. Renée, 5 ans, et Nathan Wolf, 3 ans, sont pris avec leur maman, Rosa Marinower, 27 ans, au cours de cette action au n° 189 de la Kroonstraat.

Renée en Nathan Aron Wolf in het stadspark van Antwerpen, kort voor hun deportatie. © KD/Fonds Marinower

Entrés au camp de rassemblement pour Juifs le 16 août 1942, ils n’y passent que 2 jours. Ils quittent la caserne Dossin le 18 août dans un train de voyageurs de 3e classe. Ils débarquent le 20 août sur la Judenrampe, en rase campagne, à mi-chemin entre Auschwitz et Birkenau.
C’est là que les SS sélectionnent ceux qu’ils destinent au gazage immédiat ou à l’extermination par le travail à Auschwitz, à Birkenau ou dans des camps annexes.

Et la sélection des déportés du Transport IV est la plus meurtrière de la déportation de Malines. Son taux d’extermination immédiate est de presque 83 %. Les SS de la « solution finale » ne laissent aucune possibilité de survie à une mère accompagnée de deux petits enfants. Tous trois disparaissent à jamais sans laisser de trace : ils sont assassinés dès leur arrivée dans les petites chambres à gaz du centre de mise à mort de Birkenau. Dans ce convoi, les enfants de moins de 15 ans sont 245. La moitié d’entre eux n’a pas encore 10 ans. Pour la première fois, des bébés sont déportés. On est là au cœur du génocide : on ne tue pas aussi les enfants, on les tue surtout. Ainsi que leurs mères…

Leur père, Isak Wolf, cliveur de diamants, a été mis au travail obligatoire dans le nord de la France dès juin 1942.
Évadé en octobre, il est arrêté, le 1er juin 1943 à Bruxelles et incarcéré à la prison de Saint-Gilles. De là, il est livré à la caserne Dossin, le 22 février 1944.
Déporté par le Transport XXIV à Auschwitz, il est rapatrié en Belgique le 8 mai 1945. Il a survécu, mais sa famille est dévastée.

Inlichtingsfichebetreffende vreemdelingen, opgemaakt kort ne de repatriering van Isak Wolf. © AGR-Police des Étrangers-Bruxelles/ARA-Vreemdelingenpolitie — Brussel