La famille Potaszewicz

Szmul Potaszewicz, Juif polonais, arrive en Belgique en 1923. Marie Zawadzka le rejoint un an plus tard. En 1925, leur fille, Juliette, naît à Charleroi.

Marie Zawadzka, vers 1924, Szmul Potaszewicz, vers 1923, - Juliette, leur fille, vers 1927
Szmul Potaszewicz, Juif polonais, arrive en Belgique en 1923. Marie Zawadzka le rejoint un an plus tard. En 1925, leur fille, Juliette, naît à Charleroi.
Szmul Potaszewicz travaille dans l’industrie métallurgique tandis que son épouse est commerçante. En dépit de son métier, il n’échappe pas à la mise au travail forcé dans le Nord de la France. Inscrit sur la liste du transport 16 du 31 juillet 1942, il est ramené avec 1.229 autres travailleurs obligatoires à Malines. Avertie du retour imminent de son mari par l’Association des Juifs en Belgique (AJB) et invitée à le rejoindre, Marie Zawadzka se rend au camp de rassemblement de Malines. Elle y est inscrite sur la même liste de déportation mais, avec 500 numéros d’écart, ils ne feront pas le voyage dans le même wagon. A l’arrivée à Auschwitz-Birkenau, tous deux disparaissent sans laisser d’autre trace. L’histoire ne peut dire les circonstances de leur mort. A la descente du train, Szmul avait 41 ans et Marie, 39, un âge qui pouvait les désigner pour le travail, d’autant plus que le taux d’extermination immédiate appliqué à ce convoi formé principalement de travailleurs obligatoires n’est “que” de 54%, bien en dessous de la moyenne des transports partis de Malines.
Juliette Potaszewicz, leur fille, s’est cachée à Jumet, où le Comité de Défense des Juifs (CDJ) de Charleroi a sa base. Au printemps 1943, Juliette devient la courrière de Pierre alias Pinkus Broder, qui, dans son “atelier”, fabrique les fausses cartes d’identité pour le CDJ. Alors âgée de 19 ans, elle est prise le 12 avril 1944 dans un parc à Namur avec un certain Charles Gilbert. Sous cette vraie fausse identité, Max alias Israël Katz, sera déporté en camp de concentration. C’est lui qui assurait les contacts avec les administrations communales où des résistants lui fournissaient des identités de remplacement. Juliette reste un mois et demi en prison avant d’être livrée à la caserne Dossin le 30 juin. Inscrite pour le transport 26 du 31 juillet, le dernier de la solution finale, elle est jugée apte au travail concentrationnaire. Identifiée au camp par le matricule 24114, dans la série des numéros attribués aux femmes, elle est internée à Auschwitz. Le 27 octobre, elle est transférée à Dachau, où elle est affectée au Kommando Kaufering.
C’est au cours de l’évacuation de ce Kommando que l’Armée américaine la libère le 1er mai 1945. Elle est rapatriée en Belgique le 30 mai.
Informations sur la publication

ADRIAENS Ward, STEINBERG Maxime (e.a.), Mecheln-Auschwitz, 1942-1944. La destruction des Juifs et des Tsiganes de Belgique, 4 volumes, Bruxelles, 2009

Dr. Maxime Steinberg & Dr. Laurence Schram