De Sipo-SD roept op 17 augustus vader Abraham Topor (41), moeder Chana Szerman (48), Szmul Herszek (17) en zelfs de jongste, Isidor (12) op om zich naar het Sammellager te begeven.
La famille Topor: les parents et trois des fils ont été déportés – Un seul d’entre eux a survécu les camps.
Abram Topor, immigré d’origine russe, arrive de Paris à Anvers en novembre 1926 et s’installe Leeuwerikstraat, 35. Il exerce la profession de boulanger. Son épouse, Chana Szerman, et ses deux fils, Moszek et Szmul sont restés à Przystyk, en Pologne. Employé par la Pâtisserie cracovienne, Leeuwerikstraat, il entame les démarche pour que sa famille soit autorisée à le rejoindre en Belgique. Ce qui est chose faite en juin 1927.
Le cadet, Isidore, naît en 1929 à Anvers.
Famille Topor. De gauche à droite:
– Srul Topor (Jules) ;
– Chena Szerman;
– Abram Topor;
– Szmul Topor (Sam);
– Isidor Topor;
– Moszek Topor (Maurice)
De 1940 à 1942, la famille se soumet aux ordonnances antijuives promulguées par l’occupant : elle s’inscrit au Registre des Juifs, s’affile à l’Association des Juifs en Belgique et porte l’étoile de David règlementaire.
Après avoir été convoqués pour une soi-disant mise au travail, Chana Szerman, Abram, Szmul et Isidor se présentent au camp de rassemblement pour Juifs établi dans la caserne Dossin. Ils y sont respectivement enregistrés le 17 août 1942, sur la liste de déportation du Transport 5, sous les n° 632, 633, 634 et 635.
Quant à lui, Moszek (dit Maurice) Topor est arrêté et amené à la caserne Dossin le 20 août 1942. Le numéro 864 du Transport V lui est attribué. Le fils aîne, Jules, ne se présente jamais au Malines. Il peut échapper les nazi’s.
Séparé de sa famille par 250 numéros sur la Transportliste, il embarque à bord du même train de voyageurs, mais pas dans le même wagon.
Leur nom inscrit sur la Transportliste est la dernière trace de vie laissée par Abram, son épouse et leur fils cadet.
Le 25 août 1942, le Transport 5 emmène 996 Juifs à Auschwitz-Birkenau. Le 27 août 1942, à l’issue de la sélection, les SS assassinent 781 déportés, surtout des femmes, des enfants et des personnes âgées, dans les installations de gazage du centre de mise à mort de Birkenau.
Seuls 215 déportés sont gardés pour le travail dans le complexe concentrationnaire.
Parmi eux se trouvent Szmul et Moszek. Les matricules 62 021 et 62 022, tatoués sur leur bras, les identifient désormais à jamais. Moszek Topor meurt en déportation.
Après être passé par Auschwitz, Birkenau, Szmul Topor fait la marche de la mort jusqu’à Mauthausen puis Ebensee. C’est dans ce dernier Kommando qu’il est libéré par les troupes américaines. Rapatrié en Belgique le 26 mai 1945, Szmul est le seul survivant des camps de sa famille.
Szmul Topor s’investit au sein de l’Union des anciens Déportés de Belgique et participe aux commémorations et à d’autres initiatives dont la création du Mémorial au Martyr juif à Anderlecht.
[Photo gauche] Groupe de déportés juifs posant devant le mémorial d’Anderlecht, vers 1970. De gauche à droite : Charles “Chäpsel” Salomonowicz; Sam Topor; Chil Elberg; Wigdor Jakubowicz; Perl; Korn.[Photo Droite] La carte de membre de l’Union des anciens Déportés juifs en Belgique de Szmul Topor, Bruxelles, 1985.
© KD-Fonds Topor
ADRIAENS Ward, STEINBERG Maxime (e.a.), Mecheln-Auschwitz, 1942-1944. La destruction des Juifs et des Tsiganes de Belgique, 4 volumes, Bruxelles, 2009