Hans Maier

Juif autrichien réfugié en Belgique en 1939, Hans Maier s’installe à Bruxelles. Il est arrêté à titre de “suspect” le 10 mai 1940 par l’Etat belge encore indépendant.

Hans Maier
Hans Maier, sous son nom de plume Jean Amery, dans les années 60

Juif autrichien réfugié en Belgique en 1939, Hans Maier s’installe à Bruxelles. Il est arrêté à titre de “suspect” le 10 mai 1940 par l’Etat belge encore indépendant. Il fait partie des 8.000 Juifs allemands que la Belgique déporte en France. Interné dans les camps du Sud, il passe par Saint-Cyprien, puis Gurs dont il s’évade le 6 juin 1941. De retour en Belgique, il milite au sein du “Travail allemand”. Cette organisation du parti communiste allemand clandestin s’attache à la démoralisation des troupes allemandes en Belgique. En 1943, il anime la structure autrichienne du “Travail allemand” qui s’exprime au nom du “Österreichischen Freiheitsfront” (Front Autrichien de la Liberté). A leurs risques et périls, des jeunes filles autrichiennes, juives de surcroît, approchent les soldats autrichiens pour leur distribuer les tracts rédigés par Hans Maier, Die Wahrheit. Arrêté le 23 juillet 1943, il est mis à la torture au camp de Breendonk, où il reste plus de trois mois. Pour éviter un procès public en haute trahison, la Sipo-Sd le traite en définitive comme “Juifs de race”. Il entre à la caserne Dossin pour être “évacué” par le transport 23 du 15 janvier 1944. A la sélection sur la rampe d’arrivée à Auschwitz Birkenau, les SS de la solution finale, ignorant tout de son dossier, jugent cet homme de 31 ans apte au travail concentrationnaire. Le matricule 172.364 l’identifie à Auschwitz et à Monowitz. En janvier 1945, la marche de la mort le mène d’abord, en février, à Dora, une annexe particulièrement meurtrière de Buchenwald, puis à Bergen-Belsen, en avril, où il est libéré le 15 par les troupes britanniques. Son expérience de la torture à Breendonk est sans doute l’épisode le plus grave de son histoire carcérale et concentrationnaire. Il lui consacrera des pages essentielles dans un essai Jenseits von Schuld und Sühne. Bewältigungsversuche eines Überwältigten (Par-delà le crime et le châtiment – Essai pour surmonter l’insurmontable), qu’il publie en 1966, sous le nom de plume de Jean Amery.

Informations sur la publication

ADRIAENS Ward, STEINBERG Maxime (e.a.), Mecheln-Auschwitz, 1942-1944. La destruction des Juifs et des Tsiganes de Belgique, 4 volumes, Bruxelles, 2009

Dr. Maxime Steinberg & Dr. Laurence Schram