Paul Halter, né à Genève (Suisse), le 10 octobre 1920, immigre à l’âge d’un an avec ses parents, Joseph Halter et Rifka Horowitz, Juifs originaires de Pologne.
Paul Halter, né à Genève (Suisse), le 10 octobre 1920, immigre à l’âge d’un an avec ses parents, Joseph Halter et Rifka Horowitz, Juifs originaires de Pologne. Ils sont arrêtés en août 1942 à la frontière suisse. Envoyés au camp de rassemblement de Drancy, ils sont déportés, le 21 août, à Auschwitz par le transport 22 de France. Ils ne laissent plus d’autres traces dans l’histoire. Après l’exode de mai 1940, Paul Halter entre à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) en philosophie et lettres et adhère aux Étudiants Socialistes Unifiés, organisation clandestine. Il participe et aide à organiser des cours clandestins après que l’université se saborde en novembre 1941 pour ne pas subir la mainmise de l’occupant sur son enseignement. Recruté au Corps de Bruxelles des Partisans, Halter échappe, le 26 janvier 1943, à l’arrestation tandis que son commandant, “Stal”, Albert Laurent, un ancien des brigades internationales en Espagne, est pris après un échange de coups de feu. “Stéphane”, alias Paul Halter, lui succède à la tête d’une compagnie qui perd encore au printemps plusieurs de ses hommes, de jeunes Juifs arrêtés en tant que tels ou comme résistants.
Dans la soirée du 20 mai 1943, Halter organise le sauvetage d’un groupe d’enfants juifs repérés dans leur cachette. Une équipe de traqueurs de la Sipo-Sd, accompagnée d’un limier juif, le “Gros Jacques”, Icek Glogowski, a opéré, dans la matinée, une descente au Couvent du Très-Saint Sauveur, avenue Clémenceau, à Anderlecht. Y sont hébergées 15 fillettes, des Juives allemandes. Surpris du nombre, les Allemands avertissent qu’ils viendront les prendre le lendemain. Les fillettes, prises en charge par le Comité de défense des Juifs, y ont été placées par l’intermédiaire de l’abbé Jan Bruylants, le vicaire de la paroisse Notre-Dame de l’immaculée Conception à Cureghem-Anderlecht dans l’ancien quartier juif. Un jeune Juif qui prend ses repas de midi à la paroisse, Bernard Fenerberg fait parvenir l’information à Paul Halter. Avec la complicité des Sœurs, ce dernier “enlève” les enfants avec son groupe, à la grande colère des SS des affaires juives à la Sipo-Sd de Bruxelles.
Arrêté le 16 juin 1943, Halter passe trois mois pour l’enquête à la prison de Sant- Gilles. Faute de preuves, il est traité comme juif et livré, le 1er septembre à la caserne Dossin. Le transport des Juifs de nationalité belge, le 22 B, le déporte, le 20 septembre 1943. A l’arrivée à Auschwitz, il est sélectionné pour le travail il est envoyé dans les mines de charbon de Fürstengrübe, un Kommando du camp principal. Il évite de prendre part à la grande évacuation d’Auschwitz, le 18 janvier 1945. Il s’est fait porter malade et reste sur place, avec plusieurs centaines de malades. Avant que les SS ne les fusillent, il réussit à fuir et à rejoindre l’Armée rouge qui libère Auschwitz, le 27 janvier. Resté en zone soviétique, il est rapatrié par Odessa via Marseille et arrive à Bruxelles, parmi les premiers rescapés des camps, le 5 avril 1945.
Informations sur la publication
ADRIAENS Ward, STEINBERG Maxime (e.a.), Mecheln-Auschwitz, 1942-1944. La destruction des Juifs et des Tsiganes de Belgique, 4 volumes, Bruxelles, 2009
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