Majer Tabakman et Rosa Kibel

Majer Tabakman immigre de Pologne en 1928 et se fixe à Saint-Gilles, une commune de Bruxelles, où il travaille dans la maroquinerie comme coupeur d’empeignes. Rosa Kibel arrive en 1931, également de Pologne.

Majer Tabakman, vers 1928 et Rosa Kibel, dans les années 30
Majer Tabakman immigre de Pologne en 1928 et se fixe à Saint-Gilles, une commune de Bruxelles, où il travaille dans la maroquinerie comme coupeur d’empeignes. Rosa Kibel arrive en 1931, également de Pologne. Le couple demeure à l’avenue du Roi. Majer Tabakman milite au Linke Poale Sion, le parti ouvrier de gauche, et à son organisation de solidarité Le Secours Mutuel que Abusz Werber représente à la fondation du Comité de Défense des Juifs (CDJ) en septembre 1942. Arrêté, Tabakman est amené le 8 janvier 1943 à la caserne Dossin, pour le transport 19 du 15 janvier. Ce transport s’effectue encore en wagons de voyageurs de 3e classe dont les fenêtres permettent de s’évader. Il parvient à sauter du train en marche.
Repris, il est livré le 10 avril au camp de rassemblement. Déporté une deuxième fois par le transport 20, composé de wagons à bestiaux, il réussit sa seconde évasion. Il profite d’un ralentissement du train pour sauter un peu après Boutersem. Appréhendé pour la troisième fois, cette fois, avec son épouse, Rosa Kibel, ils sont internés à Dossin le lendemain, le 2 décembre 1943. Récidiviste, Majer Tabakman est inscrit, ainsi que 21 autres fugitifs dont, comme lui, aucun ne survivra, sur une liste spéciale ajoutée au transport 23. Ils font également le voyage dans un wagon séparé et particulièrement surveillé. Sa femme, Rosa ne fait donc pas le voyage avec lui. Quoique le taux d’extermination immédiate des femmes soit de 69%, Rosa Kibel, 28 ans, est retenue pour le travail dans le camp de concentration: matricule 74.594. D’Auschwitz, elle sera transférée à Ravensbrück, où elle sera affectée au Kommando Neustadt, encore en 1944. Elle est encore en vie lorsque les troupes américaines libèrent le camp. Elle est rapatriée le 31 mai 1945 en Belgique, où elle apprend qu’elle est veuve.
Informations sur la publication

ADRIAENS Ward, STEINBERG Maxime (e.a.), Mecheln-Auschwitz, 1942-1944. La destruction des Juifs et des Tsiganes de Belgique, 4 volumes, Bruxelles, 2009

Dr. Maxime Steinberg & Dr. Laurence Schram