La famille Sztejnberg-Helman

Mendel Majer Sztejnberg, jeune Juif de Kaluszyn en Pologne, entreprend seul son périple vers l’Ouest. Il se fixe à Bruxelles en 1920. Cordonnier, il travaille dans les ateliers de la capitale.

La famille Sztejnberg-Helman, sur la plage, été 1937: le père, Mendel Majer, son fils aîné, Kolka, son épouse, Ruchla Helman, Maxime, le dernier né, dans les bras de sa mère
Mendel Majer Sztejnberg, jeune Juif de Kaluszyn en Pologne, entreprend seul son périple vers l’Ouest. Il se fixe à Bruxelles en 1920. Cordonnier, il travaille dans les ateliers de la capitale. Au début des années 30, il peut ouvrir sa cordonnerie, rue des Foulons à Bruxelles. Venue également de Kaluszyn en 1930, Ruchla Helman le retrouve. Leur premier enfant, Kolka naît en 1933, le second, Maxime, en 1936. La guerre civile en Espagne, débutée en juillet, a un impact particulier parmi les cordonniers à Bruxelles. Plusieurs, des immigrés espagnols, mobilisent leurs collègues des ateliers en faveur du Frente popular. L’un d’eux, Markus Boldu s’implique dans le placement d’enfants républicains dans des familles belges.
Au cours de l’été 1942, lorsque Ruchla Helman et Mendel Sztejnberg préparent leur plongée dans la clandestinité, Markus Boldu leur donne l’adresse de Fernand Pironon et Marie Léontine Le Goff, à Annonsart-Ohain, dans le Brabant wallon. Kolka et Maxime y sont hébergés sous la fausse identité de Van Steenberghe, jusqu’à la fin de l’été 1945. Ruchla Helman et Mendel Sztejnberg, assurés de la sécurité de leurs enfants, se cachent à Boitsfort, une commune bruxelloise. Arrêtés sur dénonciation et amenés à la caserne Dossin, le 17 septembre 1942, ils sont inscrits sur la liste du transport 11 du 26. A l’arrivée à Auschwitz-Birkenau, le 28, la trace de Ruchla, 41 ans, se perd à jamais. Le taux d’extermination immédiate des déportées de ce transport est le plus élevé: 94%.
Mendel, 40 ans, est retenu pour le travail forcé. Le matricule 66.164 lui est tatoué sur l’avantbras gauche. Interné à Birkenau, il est affecté au Kommando de Jawisowitz, une mine de charbon. Il fait la marche de la mort en janvier 1945 jusqu’au camp de Buchenwald. Il est encore évacué en avril vers le ghetto de Theresienstadt où l’armée américaine le libère de justesse. Atteint du typhus, il rentre, le 11 juin 1945.

 

 

Informations sur la publication

ADRIAENS Ward, STEINBERG Maxime (e.a.), Mecheln-Auschwitz, 1942-1944. La destruction des Juifs et des Tsiganes de Belgique, 4 volumes, Bruxelles, 2009

Dr. Maxime Steinberg & Dr. Laurence Schram